Prise en compte des contraintes

Lors de la conception d'un escalier, on se doit bien évidement d'intégrer toutes les contraintes du lieu!

Les bases du calcul que sont la hauteur à monter et la place disponible sont bien sûr les 2 premiers aspects à relever. Mais il ne faut pas s'arrêter là, ce serait trop simple!

C'est souvent pour cette raison qu'on fait appel à nous, les menuisiers sur mesure! Pour les cas standard tant en terme de hauteur que d'espace disponible, les grandes surfaces de menuiseries peuvent proposer des solutions à prix réduit. Mais dès que ça se complique, n'hésitez pas à faire appel à des spécialistes! Un escalier est un poste important, le but est de l'emprunter avec plaisir, et en confiance!

Premier aspect essentiel (c'est la base, mais ça va mieux en le disant) : le contrôle de l'échappée. Que ce soit pour tenir compte du chevêtre existant ou à créer, d'une poutre de structure qui passe dans la trémie, ou de la pente du toit, le calcul de l'escalier doit préserver un passage suffisant. L'idéal est d'avoir minimum 2 m entre chaque élément et l'escalier.

Ci-contre par exemple, une vieille poutre qu'on ne peut enlever passe au dessus de la quatrième marche. J'en ai tenu compte dans le calcul, en pensant qu'en descendant, on se penche en avant, c'est donc de la hauteur de la 5e marche dont il faut tenir compte!

De plus, la 2e volée de l'escalier passe sous la toiture, à intégrer aussi donc la pente de chacun des 2 éléments.


Echappée insuffisante au départ

En général, pour gagner de la place et du confort, quand je fabrique un escalier quart tournant je préconise toujours de balancer les marches plutôt que de réaliser un palier.

Mais, parfois, le palier s'impose!

Comme ci-contre par exemple : Le chevêtre existant n'est pas modifiable, mais un peu court pour implanter un escalier confortable.

Le palier permet de gagner 2 hauteurs de marches en arrivant sous le plafond, et la deuxième volée de l'escalier démarre sous le chevêtre.

Echappée et place réduite due à la charpente

Autre cas : des éléments de charpente implantés juste au dessus de l'escalier à créer.

Il faut en tenir compte, et parfois les rectifier!

Je travaille régulièrement avec un charpentier avec lequel nous recherchons des solutions qui permettent de préserver la structure des maisons anciennes.

Fenêtre au milieu de l'escalier

Une autre contrainte pouvant imposer de faire un palier : une fenêtre qu'on ne veut pas condamner!

Pour le premier escalier ci-contre : j'ai fabriqué une première volée droite, puis un palier sur lequel démarre la 2e volée qui elle est balancée. Le plus simple aurai bien sûr été de faire un palier sur toute la largeur et 2 volées droites! Mais, cela aurait impliqué une 2e volée trop raide pour être confortable!

Les 2 marches du bas empiètent donc sur le palier. Ces 2 hauteurs gagnées me permettent d'avoir la même hauteur de marche et giron que la 1ere volée.



Lorsque c'est possible, pour gagner de la place, je calcule l'escalier pour qu'il passe juste sous la fenêtre, quitte à modifier un peu la forme du limon, comme c'est le cas ci-contre.



Superposer sur un escalier existant

Un cas très fréquent : implanter un nouvel escalier au dessus d'un escalier déjà en place.

Là encore, le contrôle de l'échappée est essentiel!

Si les 2 escaliers ont la même forme et à peu prés la même pente, pas d'inquiétude! Mais si ce n'ai pas le cas, il faut bien vérifier cette hauteur minimum.

C'est le cas pour l'escalier ci-contre par exemple.

L'escalier de la cave, simple quart tournant, sort bien avant le nouvel escalier que j'ai fabriqué.

Fixation de l'escalier superposé sur existant

En général, un escalier repose sur un poteau central (sauf pour un escalier droit) comme on le voit sur la photo précédente.

Mais, lorsqu'il y a un escalier en dessous ce n'est pas toujours possible!

Il faut bien évidement y penser lors de la conception.

Le poteaux central peut ne pas être soutenu (comme ci-contre). Dans ce cas, bien insister sur les assemblages, et il faut un support latéral : soit poser dessous, soit se suspendre à la structure existante comme la photo ci-contre.


Prévoir la place pour une petite pièce en dessous

Parfois, le dessous de l'escalier est destiné à être aménagé, ou doit permettre le passage dans une autre pièce.

C'est là encore un aspect à prendre en compte à la conception.

Ci-contre, un WC est installé sous la partie haute de l'escalier.

Le client m'a demandé de vérifier que ce serait possible avant de fabriquer. J'ai un peu modifié l'escalier initialement prévu pour que l'accès soit possible.

Adapter la forme et l'encombrement

Un autre aspect, important dans nos montagnes : proposer une solution adaptée au lieu.

C'est le charme du métier d'escaliéteur : prendre en compte le fait que la place disponible est restreinte, la circulation dans la pièce ne doit pas être entravée, laisser entrer la lumière...


Chaque escalier proposé est unique. Le choix de sa forme, des matériaux employés, se doit d'être fait en étant à l'écoute, tout en insistant sur le confort découlant du respect des règles de l'art!

La conception est une étape essentielle : Conception d'escalier